En effet, j’ai toujours su dissimuler mes sentiments, maîtriser mes émotions. Je n’avais jamais aimé qu’on puisse tout savoir de moi. A mon sens, il fallait se construire une carapace et ne laisser paraître que ce que nous voulions. C’est ce que je faisais. Mais par moment, j’étais capable de spontanéité, il serait triste pour moi si ce n’était pas le cas. Mais, dès qu’une situation était délicate, je me fermais pour ne rien laisser passer qui puisse me causer du tors. Si j’avais réussis à surmonter cette épreuve, c’est que j’étais déjà bien entraîné au niveau de la souffrance. Aujourd’hui, j’avais vécu les deux plus grandes souffrances que puisse vivre un être humain. La perte d’un être cher et la trahison… Finalement, j’avais à la longue un mental d’acier bien que je doute en permanence.. C’est assez contradictoire. « J’aurais eu trop peur que tu me quittes si tu avais appris que je n’étais qu’une droguée… Et puis tu as raison, je me cherche des excuses… J’étais shootée, saoule et pourtant une partie de moi savait très bien ce que je faisais et je ne me suis pas arrêtée… Mais à aucun moment ce n’était de ta faute, ça a toujours été la mienne ! » Il était ridicule qu’elle puisse pensée que sa consommation de drogue me ferait fuir. C’est qu’elle ne me connaissait vraiment pas encore assez… Jamais je n’abandonnerai quelqu’un pour ce genre de faiblesse. Je l’ai vécu et celle-ci se combat, il ne faut en aucun cas abandonner. En général les gens qui se drogue sont ceux qui on justement le plus besoin d’aide et de soutien. Bref. La fin de ses propos me toucha encore un peu plus, je me mordis la lèvre inférieure en baissant les yeux quelques secondes. Puis je relevais la tête pour poser mon regard sur la jeune femme.

Merci d’être franche Kealyn et en aucun cas je ne t’aurai quitté pour une histoire de drogue.

Ce qu’elle venait de dire me faisait mal mais j’étais content qu’elle me dise la vérité, ça atténuait la douleur que pouvait me causer ses mots. Ses traits se déformèrent, la tristesse entachant son beau visage. Au fur et à mesure que je parlais, Son regard devint vide, elle ne me regardait plus d’ailleurs. Elle me demanda d’une voix tremblante : « Tu l’aimes ? ». Cette question me désarçonna, j’aurais du m’y attendre, mais se ne fut pas le cas..Comment répondre, moi-même je n’en savais rien. Je me mis à repasser les moments passés avec Autumn. Je ne les regrettais pas, à quoi bon de toute façon, ce qui était fait est fait. Je restais silencieux pendant un moment, je ne voulais pas dire de bêtises que je pourrais regretter par la suite. Autumn était toujours à mes yeux une amie, il est vrai qu’à un moment j’ai un peu dérapé, mais était-ce des sentiments véritables ou juste une confusion. J’appréciais beaucoup Autumn, mais de là à vouloir aller plus loin… Je ne savais pas. Je penchais plutôt pour la confusion de mes sentiments, tout était allé très vite.. Trop vite, bien plus vite que ce que j’aurais voulu. Je me demande finalement si cette affection que je lui portais n’était pas un peu abusive, c’était en quelque sorte ma protégée. Je répondis alors.

Tout est allé si vite avec elle, j’étais encore un peu pommé, mes sentiments étaient confus. Ce que j’ai pris pour de l’amour n’était en vérité qu’une immense affection à son égard, mais rien de plus. Alors pour répondre à ta question dans le sens où tu la pose, non je ne suis pas amoureux d’elle…

« Tu n’as jamais rien dis ! Pas à un seul moment tu n’as dis ce que tu pensais ! J’aurais arrêté de le voir pour toi ! Et tu dis ça comme si j’avais envisagé de te tromper, comme si je l’avais prémédité ! Je t’aimais et je n’ai pas voulu te faire souffrir ! C’était une erreur et je m’en voudrais toute ma vie ! » je ne m’étais pas attendu à ce genre de réponse encore une fois, en aucun cas je n’avais voulu l’attaquer. Elle m’avait répondu avec une telle agressivité que sur l’instant je ne su pas quoi dire… Mais je repris contenance et lui répondis d’une voix calme.

Jamais je ne t’aurais obligé à te passer de quelqu’un que tu aimes Kealyn. Et mes propos n’étaient en aucun cas une attaque personnelle, jamais je n’ai pensé ne serait-ce qu’une seconde que tu ais pu préméditer cela. Ce que j’ai voulu dire, c’est que votre relation étant celle que vous aviez, vous étiez toujours près à franchir la limite, à tout moment vous pouviez déraper et c’est ce qui s’est passé.

Qu’elle emploie le passé en me parlant de ses sentiments montait une barrière entre elle et moi, ça nous mettait une certaine distance que j’aurais voulu effacer… A ma question, elle se leva d’un bond s’emparant de ma main, je la regardais sans comprendre, restant assis comme un crétin. « Viens avec moi… » C’était comme si elle me suppliait de la suivre. Je ne savais pas où elle voulait m’emmener ni dans quel but, mais je me levais sans hésiter. Je ne répondis rien, elle paya les consommations, j’eu à peine le temps de répliquer que ce n’était pas à elle de payer qu’elle m’entraînait déjà en dehors du café. Elle nous emmena jusque dans une petite ruelle déserte, elle s’arrêta, je fis de même toujours en la regardant sans comprendre. Et c’est alors qu’elle me prit dans ses bras. Je restais quelques instants sans rien dire, sans bouger puis, je me détendis et enlaçais sa taille pour la serrer un peu plus contre moi, posant mon visage près de ses cheveux, pouvant ainsi sentir son doux parfum qui m’avait manqué, mon cœur battait la chamade, je ressentais plusieurs émotions différentes, mes émotions l’emportèrent sur ma raison et je relevai la tête pour relever le menton de la jeune femme à l'aide de mon pousse et de mon index pour qu’elle me regarde dans les yeux et je posais mes lèvres sur les siennes avec douceur fermant alors les yeux pendant cette échange, puis je reculais à nouveau mes lèvres pour poser mon front contre le sien et la regarder à nouveau dans ses beaux yeux turquoises.