« je t'aime. » Ces deux mots, dans une vie, c'est peut-être les plus beau, certe, mais c'est aussi ceux qui font le plus souffrir, et ça, Mathilde le su plus que quiquonque ... Elle savait aussi que Vincent n'était pas comme elle. Ils ne faisaient pas partie du même monde, ils n'avaient pas le caractère, elle savait qu'elle n'aurait pas du prononcer cette phrase. Et pourtant, elle l'avait fait. Pourquoi ? Sûrement parce qu'elle était naivement idiote et qu'elle avait trop espéré, peut-être que ces deux mots lui pesaient trop sur le coeur. Tout simplement parce qu'elle avait de lui dire, voilà pourquoi. Grave erreur ... A peine ses mots prononcées, il était partie. Et sur le moment, elle devait l'avouer, elle ne s'était jamais sentit aussi mal. Mal dans le sens om elle avait l'impression d'avoir dit une énorme bétise qui allait avoir des conséquences terribles. La pire des théorie ? Le perdre. Elle était capable de lui dire qu'elle s'était laissé emporté, qu'elle ne le pensait pas, si cela lui permettait de faire demie-tour et de reprendre leur relation là où elle s'était arrêté. Elle aurait vraiment tout donné dans cette optique. Sachant très bien qu'il n'allait pas lui redonner des nouvelles de si tôt, elle était allé elle même le chercher, et il faut dire que c'était à ce moment là qu'elle a le plus souffert dans sa vie. C'était triste à dire, mais rien dans sa vie ne pouvait également en tristesse ce qu'elle avait vécu à ce moment là. Et pourtant, on ne pouvait pas dire que sa vie avait toujours été rose. Mais c'est vrai qu'à ce moment là, elle cru sentir son coeur se décomposer, se fendre en milles morceaux, comme si elle n'allait plus jamais rire. Elle savait qu'elle allait souffrir avec lui, il l'avait prévenu. Mais jamais elle n'aurait envisagé ça, c'était pire que de la souffrance, c'était de la torture. Rien à voir. Le voir, juste en face, avec elle. C'était un des souvenirs qu'elle aurait préféré enterré à jamais. A vrai dire, sur le moment, elle était tellement dégoutée, que l'idée de rester avec lui ne l'effleurait même pas. Elle avait comme l'impression qu'elle avait fait erreur sur la personne, qu'elle avait cru en des choses totalement impossibles et iréelles, des choses qui n'existaient pas, basé sur une relation à sens unique. Avoir l'impression de s'être trompé de personne, c'est comme si vous découvrez que l'amour de votre vie venait de mourir. Une sensation vraiment affreuse. Tout ce qu'elle voulait, c'était disparaitre, ne plus entendre parler de lui, enterrer tous ses souvenirs, ceux de cette époque où elle avait voulu séduire un homme inaccessible qui n'appartenait pas au même monde qu'elle. Une nouvelle fois naive, Mathilde avait fait une erreur. Elle était prête à assumer les conséquences. Seulement, c'était plus compliquée que ça ... Pendant des jours, non seulement elle souffrait à cause de lui, mais en plus, elle souffrait de ne pas être avec lui. C'est pendant ces deux jours entiers qu'elle se rendit compte qu'elle ne pouvait tout simplement pas s'éloigner. Le troisième jour, elle craqua : « Je peux attendre, je peux faire tout ce qu'il faut pour toi. Mais je ne pourrais supporter tes infidélités. Je ne veux pas devenir comme ma mère, désolé. Je pense à toi. Je sais que tu vis très bien sans, mais j'ai besoin de te le dire, je deviens folle, je t'aime. Je t'aime à le hurler sur tous les toits pour que la ville entière soit au courant. Ton odeur me manque, je te cherche entre mes draps mais tu n'y es pas. Il faut qu'on fasse quelque chose, je ne supporte pas ça. Dis-moi où et quand, j'y serais. » Il faut dire qu'elle avait été très soulagée d'avoir une réponse, de peur qu'il ai décidé de la laisser partir. Chose qu'elle ne voulait absolument pas. « Vingt-trois heures, au Queen. » Elle regardait l'écran de son téléphone portable et le referma doucement. Elle ne voulait pas répondre. Un simple "oui" n'aurait pas été suffisant. Le plus important, pour elle, était de le voir en face d'elle. Dans un sens, elle était vraiment heureuse à l'idée qu'elle le verrait ce soir, et pas dans une semaine. Un jour de plus aurait été de trop. Seul problème ? Mathilde se trouvait dans une sorte de "couvent". Chez elle, pour sortir, c'était la bérézina, on y sortait pas comme dans un moulin. Elle s'en fichait totalement, ce soir, elle sortait. Vu le lieu, elle se devait de se mélanger à la population, inutile de sortir sa panoplie de parfaite bourgeoise, tout le monde allait la remarquer là bas. S'habillant d'une robe noire que n'importe quelle fille pouvait porter, elle mit des escarpins noires, les moins chers qu'elle avait, les plus hauts aussi. Là-bas, les filles ne se gênaient pas pour en mettre de 15 centimètres. Heureusement qu'elle était petite, et habituée aux talons. Les cheveux détachés, elle prit ses affaires avant de jetter un oeil sur son portable. 22h40. Elle irait à pieds, de toutes manières, la boite n'était pas bien loin. Tout était parfait, sauf lorsqu'elle entendit la voix de son paternel retentir dans son dos, tandis qu'elle cherchait sa veste dans son armoire : « Et je peux savoir où va la demoiselle en pleine nuit ?? » Elle se retourna vivement, surprise, se croyant seule. Elle fit par dire : « Je sors. J'ai besoin de prendre l'air. » Elle enfila sa veste comme si de rien n'était : « Hors de question ! T'as vu l'heure ? Je ne te laisserais pas sortir à minuit » Elle soupira en fermant son armoire : « D'une part, il n'est que 22heures passé, et d'autre part, je ne serais pas longue. » Elle passa à côté de lui, dans la mesure où il se trouvait sur le pas de la porte, mais il lui agrippa fortement le bras, elle ressentit une douleur, l'obligeant à le regarder : « Je t'ai dis que tu ne sortirais PAS » Elle avait deux choix, soit elle restait - chose qui n'était tout simplement pas envisageable, ayant besoin de voir Vincent - soit elle devait annoncer une phrase choquante. La provocation, son ultime chance. Soit ça passait, soit ça cassait. Elle le regarda droit dans les yeux avant de dire : « Pourtant, tu devrais te réjouir : t'as la maison pour toi tout seul. Tu pourras faire ce que tu veux, avec qui tu veux. » Elle ne le quittait pas des yeux, et le voyant sans répartie, elle détacha son bras, pour poursuivre son chemin dans les escaliers. L'adultère de son père avait joué pour elle, que ne fairait-elle pas pour rejoindre Vincent en ce moment. Elle claqua la porte sur son passage. La soirée était froide, elle aurait du venir plus couverte. Refermant sa veste sur elle, elle marchait d'un pas calme mais rapide. Durant le trajet, les doutes commençaient à venir à elle : L'avait-il fait venir pour lui faire comprendre qu'il ne voulait pas de ça ? Qu'il ne voulait plus d'elle ? Qu'il ne l'avait considéré comme une fille qu'il a l'habitude de croiser dans le lieu où il l'amenait ? Elle n'esperait vraiment pas ... Cette idée lui donna tellement la nausée qu'elle avait presque envie de faire demie-tour, mais son envie, son besoin, de voir Vincent la poussait à continuer sa marche. Elle savait ce qu'elle allait lui dire. Une fois devant l'entrée de la boite de nuit, Mathilde se décida enfin à entrer, prenant son courage à deux mains, en partie poussée par son envie de revoir celui qu'elle aimait. Le bruit parvenait à ses oreilles. Heureusement qu'elle avait passé un peu de temps ici, histoire de s'habituer à l'environemment de Vincent, elle passait incognito, au moins. En tout cas, le minimun. Elle s'avança, cherchant des yeux le visage qu'elle voulait absolument voir, lorsqu'un jeune homme s'approcha d'elle d'un pas non chalant, d'une voix légèrement ivre : « Hey salut toi ! Tu veux un verre ? » Elle le regardait avant de faire un allé retour entre le verre qu'il lui présentait et son visage. Un verre d'alcool sans doutes rempli de GHB pour rendre en poupée molle la première fille qui passait pour la nuit ? Non merci. Elle était peut-être bourgeoise, mais pas dupe. Elle fit un sourire forcée avant de dire : « Non merci. » Une phrase brève, voulant faire comprendre qu'elle ne souhaitait pas aborder une conversation. C'est alors qu'elle aperçu un jeune homme, assit, loin de là ... Elle n'eut le temps de poser son regard sur lui qu'une seule seconde, dans la mesure ou celui qui avait proposer son verre revenait à la charge, la forçant à le regarder de nouveau : « Tu es sûre ? » d'une voix pensive, elle dit rapidemment : « Oui, oui, tout à fait sûr. » tout en regardant le comptoir. Elle avait répondu assez vite, comme si elle se fichait de ce qu'il lui disait. En même temps, c'était le cas. Elle cherchait desesperement le visage qu'elle venait d'apercevoir, mais plus personne à la place. Avait-elle haluciné ? Où était-il allé ? Elle chercha devant elle, s'arrêtant sur tous les visages, vivant à chaque seconde une nouvelle deception lorsqu'elle s'appercevait que les traits n'étaient pas ceux d'un beau blond, pas n'importe lequel. La jeune femme était tellement absorbée par sa recherche qu'elle ne vit même pas le départ de celui qui lui collait aux basques, abandonnant sans doutes l'idée de lui donner son verre.