F.NEAL PARKER•RAINLEE A. BLODWEN « Il y a toujours à perdre pour une femme à faire son amant de son ami, mais il y a beaucoup à gagner à faire son ami de son amant. »

Le soleil s'introduisit timidement dans le dortoir de la demoiselle. Il était près de dix-sept heures lorsque Rainlee raccrocha son téléphone. A l'autre bout de la ligne, sa tante venait prendre de ses nouvelles ; l'interrogeant alors sur les études médicales qu'elle entreprenait, sur ses activités et également sur sa vie sentimentale. Sa tante qu'elle surnommait affectueusement « tata » avait toujours eu le don de la titiller sur ce sujet, pourtant tabou dans sa famille. Avec elle, Rainlee avait l'occasion d'exprimer ses sentiments mais également ses faiblesses. Malgré tout, elle ne lui avait jamais avoué le don iné qu'elle avait pour changer d'hommes comme de chemises. La faute à qui ? A ses anciennes fréquentations vous dira t'elle mais ce n'est que mensonge. Au fond, Rainlee a toujours eu un penchant extrême pour l'infidélité. L'amour, elle ne l'aura connu qu'une seule fois, voir deux mais sans plus. Depuis près de six ans, elle n'avait eu en d'autres termes que de simples et banales histoires sans lendemain ; un passe-temps pour cette brunette qui s'ennuyait étrangement. Malgré tout, aucun attachement envers les hommes ne s'étaient produits lors de ses nombreux ébats. Elle préférait se défilait lorsque tout devenait sérieux envers son partenaire. La vie se laissait aller, tout comme elle. Ses études lui prenaient désormais une place importante dans sa vie et tôt ou tard, elle savait qu'elle devrait stopper toutes aventures nocturnes auprès des hommes si elle désirait mener une vie saine et harmonieuse. Malheureusement, Rainlee n'écoutera jamais sa conscience ; préférant s'adonner à des sports de chambre plutôt qu'à de banales soirées entre amis ; « mortellement ennuyant » vous dira t'elle.

Lâchant finalement un soupir ; la brunette s'extirpa du canapé dans lequel elle s'était soigneusement allongée afin de ranger les quelques affaires qui jonchaient le sol à savoir bouteilles d'eau, mégots par dizaine et boulettes de papier déchirées. Le tout fut directement placé dans la poubelle. C'est alors que son regard croisa celui de l'horloge ; les heures avaient paru tellement lente qu'elle n'aurait jamais pensé qu'il était la fin de l'après-midi ! S'étirant brièvement, la jeune femme eut cette envie frénétique d'aller se balader dehors, profitant du soleil qui régnait en maître dans le ciel parsemé de quelques nuages. Quoi de mieux pour débuter sa soirée qu'une promenade aux abords de New-York ? Ni une ni deux, Rain prit un sac assez large dans lequel elle fourra paquets de cigarettes, briquet, portable, i-pod et porte-feuille - sans oublier ses éternels chewing gum - avant de revêtir une veste en lin puis quitta finalement son dortoir, le laissant dans sa torpeur habituelle. Arpentant les couloirs, descendant quelques marches, Rain rejoignit en hâte l'extérieur ou les rayons du soleil vinrent à lui brûler la peau. Lâchant un énième soupir, la belle remarqua qu'elle venait d'oublier ses lunettes de soleil. Qu'importe, l'heure tournait et elle n'aurait probablement pas toute la soirée pour faire les boutiques. S'approchant du trottoir, la brunette interpella un taxi qui vînt aussi. Grimpant sur la banquette arrière, la belle lui annonça sa destination ; « Midtown » avant que le chauffeur ne démarre en trombe. Quelques dizaines de minutes plus tard, Rainlee s'extirpa du taxi payant également le chauffeur puis dévala sans regret, un sourire fraîchement installé sur ses lèvres, les abords de Central Park. Cet espace verdâtre la fascinait à chaque fois qu'elle avait l'occasion de venir en ces lieux ; malgré tout, elle n'était pas venue pour faire son footing mais simplement du shopping nuance. Rainlee continua sa course vers la cinquième et sixième avenue ou une allée, que dis-je, une rangée de magasins tous plus luxueux - ou non - que les autres s'offraient à sa vue. Les yeux scintillants telle une gamine de six ans face à la poupée idéale, Rainlee s'avança à pas lents sur les trottoirs parsemés de new-yorkais. Ses pupilles scrutèrent chaque recoin, chaque parcelle de tissus colorés. La cadence s'accéléra, de même que son rythme cardiaque se faisant plus haletant à mesure qu'elle découvrait les vitrine luisantes sous son visage d'ange. Mais, ses pas la stoppèrent promptement face à la devanture d'un magasin. Ses mains se plaquèrent contre la barrière en verre, tandis que ses yeux de petite-fille dévorait littéralement la magnifique robe noire à bustier exposée en vitrine. Malheureusement, le prix était une tout autre affaire mais que voulez-vous, lorsqu'on a de l'argent, mieux vaut le gaspiller dans des choses (f)utiles.